Pour une réforme des soins de santé, profitable à tous

Réforme en santé, oui. En s’assurant qu’elle soit profitable à toutes et tous

Le climat est tendu dans les soins de santé, avec le Ministre fédéral de la Santé, Franck Vandenbroucke. Davantage encore depuis la menace d’un préavis de grève de médecins spécialistes principalement, lancé par l’Absym (L’Absym-Bvas est un des principaux syndicats de médecins en Belgique. 80% des membres de l’Asbym sont des spécialistes). Le foyer des tensions : un avant-projet de loi et une trajectoire budgétaire pour 2026 que le gouvernement fédéral entend mener dans une perspective d’économies.

Dans ce contexte, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté en alliance avec le Réseau belge BAPN demande de replacer urgemment au cœur des débats l’accessibilité des soins, qu’une partie de l’avant-projet entend faciliter.

En effet, actuellement, nombre de personnes en situation de pauvreté témoignent de choix contraints entre payer son loyer, ses factures, manger ou se soigner. Elles renoncent à une visite chez le médecin ou le dentiste, reportent les interventions médicales, interrompent ou n’entament pas les traitements prescrits, s’endettent auprès de l’hôpital, faute de moyens. « Je ne me suis pas occupée de ma santé et au bout d’un certain temps, les différentes parties du corps lâchent les unes après les autres, explique une témoin du vécu militante au RWLP.  Le « non-soin » engendre des coûts encore plus élevés : on n’ose plus aller chez le médecin car on sait que l’on ne pourra pas assumer tous les coûts qui en découlent. ».

Des données statistiques récentes confirment. « Dans une commune sur 4, plus de 40% des personnes interrogées [par l’Institut wallon de statistiques IWEPS] déclarent avoir dû renoncer ou reporter des soins de santé pour des raisons financières au cours des 12 derniers mois. » (voir: isadf.iweps.be)

C’est la raison pour laquelle il est vital de mettre toutes les forces dans la résolution de cette situation dramatique, pour permettre le recours aux soins par toutes et tous. Il est aussi essentiel de veiller à la transparence des tarifs qui doivent être affichés et clarifiés avec les patients. « Quand on sait combien cela coûte précisément, on se rend plus facilement chez le médecin ou du moins on peut mieux s’organiser, explique un témoin du vécu militant. (…) Quand on doit aller chez le spécialiste, cela crée un stress, une pression car on ne sait pas si on va pouvoir gérer la dépense. (…) À l’hôpital il est déjà arrivé que le même médecin soit conventionné le matin et pas l’après-midi, alors on ne comprend plus et on se laisse parfois surprendre … ».  

Plus généralement, l’égalité de traitements des patients peu importe leurs portefeuilles doit être la perspective dans laquelle les soins sont inscrits. Elle ne pourra se concrétiser qu’avec une sécurité sociale forte et en déployant des politiques de lutte contre la pauvreté qui touchent tous les aspects de la vie quotidienne. L’ensemble des membres de tous les gouvernements doivent se sentir concernés, du budget à l’emploi en passant par le logement. La campagne « logement sous baxter » du RWLP l’a par exemple rappelé : « le logement est le premier médicament ».

Médecins généralistes et spécialistes, institutions hospitalières, organisations mutualistes, professionnel·les para-médicaux, représentant·es politiques, envisagez les réformes nécessaires en faveur des droits fondamentaux qui s’effritent.