Quand on n’arrive pas à rénover sa maison

Pacou, témoin du vécu militante au Réseau wallon de lutte contre la pauvreté est propriétaire depuis plus de trente ans. Ce statut de propriétaire ne la protège pas de la pauvreté. Les mots qu’elle a écrits et qu’elle lit face à la caméra, disent sans fléchir le découragement qui l’a peu à peu habitée, l’usure de se battre, la « honte d’être pauvre », « d’être moins pauvres que d’autre », de « s’humilier devant des assistantes sociales ». Son récit, elle l’a porté lors de petits déjeuners politiques au RWLP, à la veille des élections de juin 2024. Avec détermination, elle l’a ainsi répété lors de ces six rencontres avec les représentants des différents partis francophones belges. Son témoignage amorçait des questions aux futurs élus sur les transitions environnementales nécessaires, sur la rénovation et sur le droit à l’habitat.

« Je suis devenue propriétaire juste avant l’explosion des prix en 1985. À l’époque, j’étais mariée, sans enfants et j’avais un emploi. C’était beaucoup plus facile d’avoir un emprunt. Tu n’avais pas peur de dire non à ton patron et dire « je vais voir ailleurs ». On pouvait trouver un emploi dans n’importe quel domaine, même sans diplôme.

35 ans que j’ai cette maison et heureusement car sinon je me serais retrouvée à la rue. J’ai eu trois enfants, une séparation et difficile de trouver de l’emploi… la situation est devenue très difficile. (…) »