"Quand les enfants et les jeunes sont touchés, ça les affecte durant toute leur vie !"
Ce 11 décembre 2025, Christine Mahy, secrétaire générale et politique du Réseau Wallon de Lutte contre la pauvreté était l’invitée de l’émission Télésambre « Le débat » pour parler de la précarité infantile.
Pour Christine Mahy : « Il faut rappeler que la pauvreté des enfants, des moins de 18 ans, c’est la conséquence, en partie, de la pauvreté de la famille, du ménage, et donc des ressources du ménage, des ressources en termes de revenus, mais aussi des dépenses du ménage : comment est-on confronté à un logement accessible qui ne vide pas le portefeuille ? Et comment est-on confronté aussi à l’accès à tous les droits dans notre société ?
Plus on va mettre en tension la logique des services publics, qui tend à dire que nous avons une assiette collective que nous partageons pour qu’il y ait une gratuité la plus importante possible dans les services publics, plus on va porter atteinte à cela, plus on va solliciter le portefeuille aussi des familles. Et on le voit bien aujourd’hui, on a une série de mesures cumulatives qui vont atteindre les personnes par le chômage, par la politique du logement qui évolue très peu, voire régresse dans certains domaines, par la gratuité scolaire qui s’éloigne tout doucement, par une série d’obligations au niveau des communes de taxer, j’ai envie de dire, davantage les ménages, alors qu’il ne faudrait pas que ce soit le cas, mais parce qu’il y a d’autres décisions à d’autres niveaux de pouvoir qui impactent les portefeuilles.
Donc oui, nous sommes dans une situation alarmante ! On l’est parce qu’on cumule à la fois les situations non résolues du passé – il y a une pauvreté endémique qui existe chez nous, en Wallonie, depuis des années – mais ici, on est dans un phénomène d’accélération et d’extension en tache d’huile de cette réalité.
Alors, c’est dramatique quand les enfants et les jeunes sont atteints, parce que quand les enfants et les jeunes sont atteints, et que malheureusement ils ne trouvent pas les points d’appui suffisants dans le cheminement de leur vie, parce que la famille fait tout ce qu’elle peut et du mieux qu’elle peut mais elle n’y arrive pas, ça les atteint sur toute la durée de leur vie ! C’est de toute façon un mauvais choix de ne pas investir dans les enfants ! »