"Une série de décisions affectent des droits individuels des personnes !"
 
															Ce jeudi 16 octobre, à la veille de la journée mondiale de lutte contre la pauvreté, Andy Rogge, président du CPAS de Gembloux et Christine Mahy, secrétaire générale et politique du Réseau Wallon de Lutte contre la pauvreté, étaient les invités de l’émission « Invit’Et Vous » de Canal Zoom.
Dans ce contexte, Christine Mahy rappelle que ce qui l’inquiète aujourd’hui en Wallonie, c’est : « La manière dont, pour le moment, une série de décisions affectent des droits individuels des personnes :
- On réduit des ressources financières comme par exemple l’exclusion des chômeurs ;
- On atteint l’associatif qui travaille avec ces personnes ;
- On atteint aussi à la réduction de certaines choses dans les services publics ;
- On atteint à des mécanismes de solidarité très précieux comme la sécurité sociale.
On fragilise tout ceci avec une tendance à dire « finalement, la pauvreté, c’est une question de responsabilité individuelle. Il suffit que les gens fassent un effort. Ils suffit qu’ils se mettent à vouloir en sortir pour que ça se fasse tout seul. »
C’est un peu oublier que quiconque dans la société, du plus pauvre au plus riche, il est fait de ce que l’ensemble de la collectivité organise comme système : un enseignement qui doit réussir avec tout le monde ; une sécurité sociale qui permet à tout le monde d’aller se faire soigner à l’hôpital ; etc.
Ce qui m’inquiète, c’est cette individualisation et cette stigmatisation qui n’aide pas les gens à se sentir pris en considération par l’Etat pour l’autorité publique. Ce n’est jamais bon d’abaisser les gens, de réduire la confiance qu’ils peuvent avec en eux en les clouant au pilori.
C’est un peu oublier que le cheminement de la vie, il est fait des richesses multiples auxquelles on peut avoir accès et « multiples », c’est évidemment de l’argent, mais c’est aussi « Est-ce qu’on a un logement ? Est-ce qu’il est payable ? Est-ce qu’il est de qualité ? Est-ce que je sais le chauffer ? Est-ce que l’école réussit avec moi ? Est-ce que j’ai accès à la culture ? Est-ce que je me sens intégrée dans une société de mixités sociales ou est-ce que je me sens pointé du doigt comme celui qui est l’assisté qui va chercher une enveloppe a telle endroit ? »
Et aujourd’hui, les personnes qui ont besoin d’aide sont un peu montrées comme si c’était elles qui vidaient les caisses de l’Etat et qui seraient responsables des difficultés que nous devons dépasser collectivement dans notre pays. »