"On accompagne des familles qui doivent refuser un contrat de travail faute de solution !"
Pour de nombreuses familles, trouver une place d’accueil pour leur enfant est devenu un vrai sport du combattant ! Quand les places d’accueil manquent, ce sont les parents et leur quotidien qui en subissent directement les conséquences.
« On demande aux parents de travailler, mais on ne leur donne pas les moyens de le faire. Ce problème de places en crèche touche des milliers de familles, et ça ne s’arrange pas« , souligne Gwendoline Vanderlinden, secrétaire au Réseau Wallon de Lutte contre la pauvreté.
Pour Lula Baguet, chargée de mission, au Réseau Wallon de Lutte contre la pauvreté, le constat est sans appel ! Les effets des pénuries de places sont déjà visibles bien avant les coupes budgétaires : « Des parents attendent un an, parfois deux, pour une place. Ça bloque des formations, des recherches d’emploi, parfois même des droits. On accompagne des familles qui doivent refuser un contrat de travail faute de solution. »
Ces situations sont paradoxales : « Le gouvernement veut remettre les gens au travail, mais sans solution d’accueil, ils restent coincés. Et certains se font sanctionner par le Forem alors qu’ils cherchent une place depuis des mois. »
Le coût des places reste un obstacle majeur. Même dans les milieux conventionnés, calculés sur base des revenus, « pour des familles fragilisées, ça reste difficile. Et si elles doivent se tourner vers des milieux autonomes, on explose le budget ». Quant aux accueillantes à domicile privées, « c’est quasiment exclu pour quelqu’un en précarité ».
L’accessibilité géographique complique encore la situation : « Les places disponibles sont parfois à 20 ou 30 kilomètres. Pour des parents sans voiture ou avec plusieurs enfants, c’est juste infaisable ».