"Le pouvoir des vivres"
« Le pouvoir des vivres, une expérimentation locale et solidaire de l’alimentation pour des personnes en situation de pauvreté ». C’est le titre de la publication à l’issue d’une recherche participative menée par l’ASBL RTA, avec un groupe de témoins du vécu militants namurois, le RWLP et la Coopérative Paysans-Artisans.
Avoir accès à une alimentation suffisante et de qualité. Avoir le plaisir de choisir ses ingrédients et de diversifier le contenu de l’assiette. Tout en soutenant directement les producteurs d’ici ou d’ailleurs. On aimerait que ce soit possible pour tout le monde. Durant dix-huit mois, des ménages qui connaissent des difficultés socio-économiques ont repris une forme de « pouvoir de vivre ». Par le biais d’une carte de réduction à 50% sur tous les produits achetés dans les neuf magasins de quartier de la Coopérative Paysans-Artisans.
Voici ce que les témoins du vécu militants namurois qui ont participé à l’expérimentation en ont dit le 17 octobre 2025, sur la scène du Théâtre royal de Namur. Leurs propos résument l’expérimentation, ce qu’elle porte, apporte et ouvre :
« Notre groupe de Namurois a mené une expérience qui nous a permis une autre vie. Fini les colis alimentaires, leurs files d’attente, leurs preuves de pauvreté. Finis les regards désapprobateurs. Fini le mange-pas-cher des discounts. La coopérative Paysans Artisans, via une carte de réduction, nous a rendu accessible ses magasins de quartier, jusque-là assez chers pour nos portefeuilles.
C’est une carte de réduction et c’est une carte d’augmentation de nos droits ; nos droits à l’alimentation de qualité, produite en circuit court, bonne pour la santé, dans le respect des producteurs et productrices. Avec cette carte, nos choix se posent ailleurs. Nos sous ne sont pas perdus dans le bling-bling du consumérisme. Nous pouvons participer à l’amélioration du monde : avec les producteurs et productrices, respecter la terre ; nous rendre compte que nous sommes matrixés, pensant qu’on peut manger des fraises à Noël ; revenir aux saisons ; trouver qu’un légume déformé est sexy et que sa qualité est à l’intérieur ; découvrir de nouvelles saveurs et retrouver celles des cuisines de nos grands-mères ; s’amuser à cuisiner ; prendre le temps de choisir, le temps à la caisse et le temps de préparer nos repas.
Ces expériences personnelles génèrent une dynamique collective. Pendant 18 mois, nous avons repris une forme de pouvoir de vivre, le pouvoir de nous interroger sur tout, sur l’assiette, sur la cuisine, sur le système alimentaire, sur les filières agro-industrielles ou naturelles, sur le prix juste…
Nous avons ressenti la force des échanges, des rencontres, de la solidarité, de la confiance. Comment peut-on changer d’échelle, comment passer du petit au grand collectif ? Nous on est prêts. Osons agrandir.«
Pour lire la publication « Le pouvoir des vivres », rendez-vous sur le site intermag.be