L’Ardennaise est la figure emblématique de la lutte contre la pauvreté. « Le combat d’une vie », assurent ceux qui la connaissent. A la tête du Réseau wallon éponyme, elle alterne les négociations avec les politiques et la présence sur le terrain, aux côtés des personnes précaires. Un ancrage qui nourrit à la fois son pragmatisme et une analyse systémique de la société.
Je vous ai vu l’autre jour à la télévision. J’aime beaucoup ce que vous faites, même si je ne vous connais pas. Allez, je vous embrasse. Continuez ! » La dame joint les actes à la parole et enserre Christine Mahy. Règné (Vielsalm) résonne des premières répliques d’un spectacle tout proche, sous le soleil de la mi-juillet.
Le festival Bitume débute, organisé par l’ASBL Le Miroir Vagabond. Et Christine s’y meut comme une truite dans l’Ourthe. Elle a créé ce rendez-vous des arts de la rue en 1995, pour amener la culture en milieu rural et la rendre accessible à tous, y compris aux plus démunis. Elle déambule dans les quelques rues de ce village du nord des Ardennes.
Tout le monde ou presque l’accoste, la salue, l’embrasse, telle une rock star au look réchappé des années 70, étoile du berger dans une nuit sans lune argentée. « Il y a chez elle quelque chose de Patti Smith et de Joan Baez », observe Pierre-Yves Dermagne, qui fit sa rencontre au début des années 90, quand elle dirigeait la maison de la culture de Marche-en-Famenne.
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