"Agression sur les revenus et les ressources de certains ménages !"

Une fois encore, agression sur les revenus et les ressources de certains ménages ! Ici à travers l’attribution du Revenu d’intégration sociale.

Ce lundi 17 novembre 2025, la ministre de l’Intégration sociale Anneleen Van Bossuyt a annoncé que, dès décembre 2025 ou janvier 2026, le gouvernement fédéral voudrait imposer de nouvelles règles au CPAS pour l’octroi des aides sociales aux ménages.

L’arrêté royal préparé par la ministre Van Bossuyt et soutenu par le ministre Frank Vandenbroucke prévoit de modifier le calcul des ressources des personnes qui cohabitent à la même adresse avec celui ou celle qui sollicite le droit à un revenu d’intégration sociale (RIS). Ainsi les CPAS ne pourraient plus prendre en compte, mais devraient le faire, ceci réduisant fortement l’analyse de l’état de besoin de la personne en demande. ET de plus, le texte prévoit également d’élargirles catégories de personnes dont les ressources seront prises en compte. Ainsi les CPAS devront considérer non seulement les ressources du/de la conjoint·e mais aussi celles des parents, grands-parents, enfants adultes, petits-enfants adultes, beaux-parents, gendres et belles-filles, sous le même toit. Lorsque le communiqué parle de « ressources » qu’est-ce que cela recouvrirait… Le revenu ou le revenu + toutes les autres ressources ?

Aneleen Van Bossuyt  avance un argument d’équité dans une interview pour la rtbf, et pour se faire, elle introduit une mesure en défaveur des personnes bénéficiant de l’aide sociale, par rapport aux travailleurs.euses.

Pour Christine Mahy, la ministre devrait plutôt s’intéresser à ceux qui devraient bénéficier du RIS mais qui n’y ont pas accès. « Il y a beaucoup plus de gens qui ne vont pas vers le CPAS ou ne reçoivent pas les droits qu’ils devraient avoir et doivent aller vers le tribunal du travail pour les obtenir que de personnes, à mon avis, qui abuseraient », estime-t-elle. Et quand bien même il y aurait cumul, « si ce cumul permet à un ménage d’arriver à s’en tirer pour sortir de la pauvreté […], ce serait plus vertueux que de s’intéresser à quelques situations particulières qui vont porter préjudice à toutes les autres », estime Christine Mahy. « Ce n’est jamais une bonne mesure que d’appauvrir », explique-t-elle, rappelant aussi une étude réalisée à l’époque de la ministre Maggie De Block (Open Vld) sur la fraude sociale en CPAS. « Tout le monde avait été très étonné de la faiblesse de la fraude sociale en CPAS qui était évaluée, si je me souviens bien, à quelque chose comme 3% à l’époque », souligne Christine Mahy. « Et les avantages financiers que les gens ont retirés d’ailleurs, dans cette fraude, ils étaient extrêmement faibles », ajoute-t-elle, avant de préciser « je n’ai pas dit qu’on devait cautionner la fraude« .

Pourquoi une telle mesure ? Qui est visé ? Une mesure au bazooka pour atteindre une mouche, mais avec des dégâts collatéraux énormes. De plus, si des situations comme celle que la Ministre évoque (1 maman et 4 enfants majeurs bénéficiaires du RIS), il y a des règles appliquées par les CPAS pour évaluer le besoin de nécessité des personnes et des ménages. Les représentations et les exemples erronés donnés par le cabinet sont de nature (comme dans beaucoup d’autres discours) à laisser penser que les RIS accordés sont toujours maximum, qu’ils le sont facilement, que ce serait les largesses et le confort ! Nous ne connaissons pas de riches qui passent la porte du CPAS. Nous connaissons trop peu de personnes qui sortent de la pauvreté parce qu’elles bénéficient du RIS et de l’aide du CPAS

Une telle mesure est une forme d’extension de l’application du statut cohabitant ! Celui que majoritairement les partis s’étaient engagé à supprimer !
Une telle mesure ouvre la porte à un appauvrissement accru, à des éclatements familiaux augmentés, à des marchands de sommeil qui s’en mettront encore plus plein les poches !
Une telle mesure va atteindre des jeunes et des étudiant.es qui devraient déjà être soutenus autrement, alors qu’ils et elles ne le sont pas !
Une telle mesure ouvre la boîte de Pandore… Sur les ressources ! Quelles ressources cumulées seront prises en compte face un RIS unique ?

Et une fois encore les propos tenus cherchent à cliver et à mettre en opposition les travailleur.euses et ces personnes ! Cauchemar de la mise en concurrence, cauchemar de la haine répandue, cauchemar du détournement des causes des difficultés des travailleur.euses sur les plus fragiles de la société pour éviter l’affrontement avec les vrais responsables !