"Et si le vrai scandale c'était ces Belges qui ne reçoivent pas les prestations qui leur sont dues ?"
Bien que certains services, comme les allocations familiales, fonctionnent correctement, beaucoup de personnes vulnérables n’exercent pas leurs droits. Les procédures sont souvent trop complexes et le non recours est massif : celles et ceux qui ne réclament pas ce qui leur revient sont dix fois plus nombreux que les fraudeurs.
Pour Christine Mahy, Secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, « Si je prends les allocations familiales, qui dépendent du service public et où il y a des relations permanentes avec la population, on peut dire que c’est plutôt une forme de modèle parce qu’il y a une automatisation très élevée du droit. Bien sûr, les familles doivent dire si leur situation change, mais il y a un a priori de confiance dans le processus des allocations familiales qui induit une automatisation maximale. Là, le service public va le plus loin possible dans sa manière d’assumer sa mission.”
Elle ajoute que le service des allocations familiales a formé son personnel pour agir proactivement sur le terrain, afin de réduire le non-recours aux droits. Pourtant, cette problématique reste énorme en Belgique. De nombreux dispositifs restent difficile d’accès, surtout lorsqu’ils sont digitalisés : comprendre les démarches, s’inscrire en ligne ou remplir les formulaires.
Résultat : des centaines de milliers de Belges éligibles à diverses allocations n’en font jamais la demande, et restent privés de ressources essentielles pour vivre dignement.
Le véritable scandale, ce n’est pas la fraude sociale que l’on pointe sans cesse, mais que tant de personnes restent privées des droits qui devraient leur revenir !